Ça y est ! Pour tous ceux qui travaillent, le temps des vacances est arrivé. Certains d’entre nous vont prendre la direction de la mer pour tout ce qu’elle représente de farniente, de baignades et de repos bien mérité au soleil de la Méditerranée. Nous y retrouverons peut-être la famille, des amis, mais aussi la foule des estivants, nécessaire d’ailleurs à l’économie littorale.
L’occasion de découvrir à quelques kilomètres de nos plages des lieux préservés où seul le souffle du vent vous accompagnera. Petit tour d’horizon à travers une sélection de balades au milieu des lagunes concoctée pour l’occasion !
Etang de Canet-Saint-Nazaire.
On y accède par la départementale D81A qui relie Canet à Saint-Cyprien. Une piste cyclable longe la route qui circule pendant cinq kilomètres le long d’une côte dépourvue de constructions. Côté mer, des dunes et des ganivelles, ces sortes de clôtures en bois de châtaigner qui retiennent le sable. De l’autre côté, l’étang. Peu après le grau, plusieurs cabanes de roseaux se dressent au bord de l’eau. Ce petit hameau comporte une dizaine de baraques, reconstruites au début des années 1990 sur le modèle de celles, nombreuses, qui parsemaient auparavant le littoral. Faites de roseaux et de bois de châtaignier, elles abritent le matériel (piquets, filets, trabaques…) de la trentaine de pêcheurs de l’étang, lesquels perpétuent la pêche ancestrale de l’anguille. C’est le point de départ de plusieurs sentiers qui vous amèneront le long de la lagune, avec le Canigou en arrière-plan qui complète le décor.
Etang de Leucate-Salses
Tout à l’extrême sud du plan d’eau, la balade commence à Saint-Hyppolite. Pour accéder à la lagune, il faut suivre le canal Paul Riquet, vestige d’un projet du XVIIème siècle jamais abouti visant à relier Saint-Hyppolite à Port-la-Nouvelle. Arrivé à l’étang, on laisse la voiture pour mieux se perdre sur les chemins qui longent le plan d’eau. Quelques pêcheurs professionnels pratiquent ici la pêche d’étang. Un peu plus loin sont amarrées plusieurs barques catalanes. C’est ici le domaine de l’association Bonança (de bonne anse, l’endroit où il fait bon vivre et pêcher) qui a pour vocation la protection du patrimoine maritime et la restauration de vieux gréements. Abritée sous des pins, une
barraca de sanils construite par les membres de l’association semble veiller sur le domaine. On peut la visiter (www.bonanca.info) ; on y apprend tout de la technique ancestrale de construction de ces cabanes. Non loin de là, les barques restaurées par ces passionnés se balancent sur l’étang. Notez que l’association organise sa trobada annuelle le 6 août 2017 (informations sur leur site internet). Dans la lumière rasante du soir ou du petit matin, c’est d’une beauté à vous couper le souffle.
Les îles de l’étang de Bages et de Sigean
J’aurai pu vous proposer le village de Bages ou la balade sur l’ancienne saline de Peyriac-de-Mer, ou une découverte de l’étang du Doul tout proche, mais l’île de l’Aute, c’est exceptionnel. Evidemment, pour y accéder, il faut un passeur qui accepte de vous y mener ou un bateau (un kayac fait l’affaire). La traversée la plus courte se fait à partir de la base de Port-Mahon sur la commune de Sigean, mais attention au vent qui peut être très violent dans cette passe. Une fois sur l’île, montez au sommet pour un point de vue unique sur les lagunes narbonnaise. Les Corbières, la cathédrale de Narbonne, la Clape, les autres îles de l’étang, le canal de la Robine, l’étang et les cabanes d’Ayrolle, c’est tout un monde qui s’offre à vous. Il suffit d’aller le cueillir…
Le long de la Robine entre les étangs de Bages et d’Ayrolle
Entre Tournebelle et Sainte Lucie, le Canal de la Robine se fraye un chemin sinueux entre les étangs de Bages et d’Ayrolle. On peut l’emprunter à pied ou en vélo et se laisser conduire le long de cet étonnant chemin liquide qui progresse au milieu des lagunes.
L’étang et les cabanes d’Ayrolle
Depuis le village de Gruissan, vous suivrez une route qui vous conduira entre marais salants, gassots et garrigue. Voici Ayrolle, l’étang des pêcheurs de Gruissan. A dix minutes d’une station qui accueille l’été plus de 50 000 touristes, vous êtes ici au bout du monde. Lorsqu’il n’y a pas de vent (si, si, ça arrive quelques jours par an…), les Corbières voisines se reflètent sur l’eau. Et annonciateur de la rentrée du vent marin, le Canigou dans le lointain domine son monde. Les baraques bâties au bord de l’eau évoquent ces étés nourris de liberté et de plaisirs simples : pêche, pétanque, apéritif, grillades, gamins à demi-nus les pieds dans la vase…Le petit port creusé en retrait abrite les bettes des pêcheurs gruissanais. Deux d’entre eux, Iro et Denis, y vendent les loups et daurades tout juste sortis de l’eau. Allez leur en acheter et discuter avec eux, vous ne serez pas déçus…Ici, on se pose, on observe et on est bien…
Etangs et cabanes d’Ayrolle
L’étang de Pissevaches
On y accède depuis Saint-Pierre-sur-mer, commune de Fleury. Cette étendue d’eau de 900 hectares appartient au conservatoire du Littoral. Site d’une richesse ornithologique exceptionnelle, c’est un lieu de passage important pour les oiseaux migrateurs. En automne, ils viennent par centaines y faire une ultime halte avant de franchir la Méditerranée. Le sentier balisé conduit le promeneur entre salicornes et roselières, et les couleurs en début ou en fin de journée sont à tomber !
Les étangs d’Ingril et de Vic
L’étang d’Ingril est accessible depuis Frontignan ; on peut emprunter l’un des itinéraires balisés qui permettent de l’approcher. La route départementale qui conduit à Vic-la-Gardiole entre mer et étang (il existe aussi une piste cyclable) franchit le canal du Rhône à Sète au hameau des Aresquiers. Là, entre lagune et canal se sont bâties quelques maisons isolées de l’agitation du monde. L’endroit idéal pour se poser et partir au hasard le nez au vent.
Les cabanes de Salaison sur l’étang de Mauguio (ou de l’Or).
Depuis Mauguio, on peut rejoindre l’étang par une petite route sinueuse (D172E4). Voici les cabanes de Salaison, l’un de ces lieux oubliés, à quinze minutes à peine de Montpellier. De part et d’autre du chenal, les habituelles maisonnettes, attirail pour pêcheurs, chats qui paressent sur des filets au soleil ; dans le cours d’eau, les barques à fond plat attendent leur patron. De l’autre côté de l’étang, les pyramides de la Grande Motte annoncent un autre monde…